Kulturkritik et politique en France et en Allemagne – 1860-1933



Depuis les Lumières, les processus de modernisation (politiques, sociaux, économiques, culturels), suscitent en Europe un discours réflexif et critique (par exemple chez Herder et Rousseau). Pour le caractériser, on a forgé en Allemagne la catégorie de {Kulturkritik}, un mot «~intraduisible~» qui pourrait donner à penser qu’il s’agit là d’un phénomène lié à une configuration culturelle, sociologique et politique allemande. Pourtant, le livre d’Antoine Compagnon sur les «~antimodernes~» est venu montrer la permanence dans la littérature française d’un courant de critique de ce qui est perçu comme la civilisation moderne. Cet ouvrage est une invitation à élargir le champ, et à s’interroger dans une perspective franco-allemande et européenne sur l’histoire et la résonance politique des discours qui expriment une inquiétude face aux processus de modernisation. L’esprit général de l’enquête ici proposée, qui porte sur la période 1860-1933, qui correspond à une cristallisation de la {Kulturkritik}, est donc la recherche des convergences autour de références et d’éléments discursifs communs qui circulent entre les deux pays, sans toutefois occulter le fait que ces convergences reposent souvent sur des malentendus (productifs) et prennent la forme de transferts, compte tenu de cultures politiques et scientifiques différentes.

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Sorbonne Université - Lettres
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Ruprecht-Karls-Universität Heidelberg, Maison des Sciences de l'Homme (MSH)

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