Savoir ou marché ?



Discussion entre

Julika GRIEM, vice-présidente de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG) et

Christine MUSSELIN, directrice scientifique de Sciences Po et spécialiste de la sociologie de l’enseignement supérieur

organisée par la FMSH (Pôle International) en partenariat avec le CIERA, le DAAD et l’Ambassade d’Allemagne en France

En 2016, les grands organismes de recherche en Allemagne (dont la DFG) ont protesté contre la politique de soutien à la recherche pratiquée par l’Union européenne, notamment par le biais de son initiative Horizon 2020 : trop d’argent pour des programmes d’innovation directement applicables par le marché, et peu, voire rien du tout, pour les sciences humaines et sociales. Ce sont pourtant ces dernières qui se trouvent en première ligne pour mieux appréhender les défis de notre temps, comme par exemple les flux migratoires qui transforment massivement nos sociétés. Cette prise de position reflète une préoccupation pour l’avenir et pour le rôle que peut y jouer l’action publique en matière de recherche et d’enseignement supérieur. Elle fait également apparaître une position particulière des sciences humaines et sociales outre-Rhin : fortes d’une tradition séculaire, elles jouissent d’une plus grande reconnaissance qu’ailleurs. Certes, elles doivent aussi faire face à des réformes continues et, par exemple, s’efforcer à obtenir des parts de financements extérieurs de plus en plus importants. Mais en contrepartie, elles font l’objet d’une véritable politique de soutien, novatrice et bien dotée, dont la DFG est le principal acteur. Cette politique – peu connue en France ou donnée en exemple de façon souvent inadaptée dans l’Hexagone – peut servir de base à une réflexion sur la meilleure manière de piloter la recherche publique dans ce domaine.

Quelle place prennent donc les sciences humaines et sociales dans la stratégie des grands organismes de soutien à la recherche en Allemagne et en France ? Jusqu’où doivent-elles s’adapter à des modèles de financement importés des sciences dites « dures » ? Comment penser les liens entre les sciences humaines et sociales et l’action publique dans la recherche européenne ?

Julika Griem, spécialiste de littérature anglaise, professeure à l’université de Francfort/M., est depuis 2016 vice-présidente de la DFG et a été élue récemment comme nouvelle directrice du Kulturwissenschaftliches Institut à Essen, l’un des instituts de recherche en sciences humaines et sociales les plus réputés d’Allemagne. Elle débattra avec Christine Musselin, sociologue et spécialiste des systèmes d’enseignement et de recherche dans une perspective comparative et, depuis 2013, directrice scientifique de Sciences Po Paris.



Traduction simultanée
La manifestation sera suivie d’un cocktail.
 

Inscription obligatoire

palegrix@msh-paris.fr
 

Date

12 mars 2018 à 17 heures

Lieu

Maison Suger
16 -18 Rue Suger
75006 Paris

 

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