Le séminaire propose de dénouer la dénomination actuelle de « statistique ethnique » pour en interroger les diverses composantes - « population », « ethnicité », « nombres », etc. -, et problématiser leur association dans l'histoire longue, politique et intellectuelle, des États nationaux. Le projet de rétablir l'historicité des concepts et catégories à la base de la production de statistiques ethniques ne se résumera pas ici dans une histoire des origines, mais consistera dans l'étude de moments-clé de leur mise en place, comme par exemple le mouvement des nationalités en 1848, le droit des minorités durant l'Entre-deux-guerres, les déplacements de population au XXe siècle. La pluralité des expériences politiques, irréductible à une seule matrice fondatrice, sera néanmoins interrogée sous la question que pose la généralisation des assignations identitaires dans un monde où les traits définissant la modernité politique aux XIXe et XXe siècles souveraineté nationale, citoyenneté, démocratie ont paradoxalement renforcé les stratifications ethniques et raciales, donnant ainsi à la statistique une place équivoque entre opération d'institution des différences et instrument démocratique.
salle 6 105 Boulevard Raspail
75006 Paris
Dates
Mercredi du 3 novembre 2010 au 23 février 2011Horaires
de 15h à 17hLieu
EHESSsalle 6 105 Boulevard Raspail
75006 Paris
Contact
01.53.63.56.49
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