Migrations et identités

Situées au croisement de l'Europe septentrionale et méridionale, de l'Europe occidentale et orientale, les terres germaniques ont constitué au fil des siècles le lieu privilégié de vastes mouvements de population (grandes invasions, Nah- und Fernkolonisation vers l'Est, refuge huguenot...). Par suite de l'évolution historique tant nationale qu'internationale qui les caractérise, le XIXe et le XXe siècles s'inscrivent pleinement dans cette tradition et sont placés sous le signe de migrations nombreuses et diverses. Ce colloque se propose de considérer celles qui ont eu lieu à l'intérieur des terres germaniques, depuis ces terres ou bien vers elles ; celles qui se sont limitées au continent européen mais aussi, le cas échéant, celles qui ont débordé ses frontières, par exemple en direction du continent américain. Un premier axe d'analyse concerne les raisons de ces mouvements migratoires. - Sont-ils la conséquence de départs volontaires ou bien au contraire s'agit-il de déplacements de population autoritaires ? - Répondent-ils à des motifs :
- économiques (émigration de la première moitié du XIXe siècle vers les États-Unis ; mouvement des campagnes vers les villes dans la phase d'industrialisation de l'Allemagne) ;
- politiques (transferts de population et mouvements de fuite sous le régime national-socialiste ; déplacements de population à la fin de la Seconde Guerre mondiale) ;
- ou bien à une combinaison des deux (flux intra-allemand depuis la République démocratique allemande vers la République fédérale d'Allemagne puis des Länder orientaux vers ceux de l'Ouest) ? Un second axe prend en compte les effets de ces mouvements migratoires - démographiques (quantitatifs en termes de peuplement ou dépeuplement, qualitatifs en termes de composition de la population par tranches d'âge, par sexe, par niveau d'éducation et de qualification professionnelle) ; - culturels (brassage, par exemple, des langues, des appartenances religieuses) ; - sociaux (mélange des couches socioprofessionnelles, influence sur la politique d'aménagement du territoire, sur la politique de la ville). Au point de convergence de ces différents aspects se situe la question de l'identité : - Comment de tels mouvements migratoires sont-ils vécus et ressentis par ceux qui en sont les acteurs et bien souvent les victimes ? - Provoquent-ils une perte d'identité ? - Nourrissent-ils la volonté de sauvegarder une identité propre dans un nouveau cadre de vie et, si oui, par quels moyens ? - Conduisent-ils à la recherche, à la construction d'une nouvelle identité ? - Ou bien encore engendrent-ils un processus d'adaptation qui passe par ces différentes étapes au fil du temps et des générations ? Afin de cerner au mieux ces questions et aspects complexes et multiples, le colloque réunira des spécialistes de différentes disciplines - germanistes, historiens, démographes, sociologues - avec leurs instruments d'analyse et leurs éléments de réponse propres.

Coordination scientifique et contacts

Jean-Paul Cahn, jean-paul.cahn@wanadoo.fr et Bernard Poloni, bernard.poloni@paris4.sorbonne.fr, université Paris IV Sorbonne, UMR IRICE

Renseignements


Isabelle Martinetti, martinetti@ciera.fr,
tél : 01.53.10.57.36
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