Les enjeux religieux du discours historique à l’époque moderne

Dans l’Europe des 16e-18e siècles, les instances tant politiques que religieuses tentèrent de contrôler le discours historiographique. Elles agissaient parfois à l’unisson, se recoupaient parfois, s’opposaient souvent. Elles cherchaient à fixer les savoirs sur lesquels l’écriture de l’histoire se fonde, les conditions pratiques de sa production, les formes et genres de sa rédaction, tout comme son usage et sa réception. Politique et religion étaient rivales et associées dans ce domaine. L’analyse des processus de l’écriture historienne, de la formation de la « mémoire historique », du recours aux anciens et aux nouveaux media constitue le point de départ d’une réflexion centrée sur « l’usage » que les différents groupes politiques et ecclésiastiques entendaient faire du savoir historique, singulièrement dans les situations classiques où des conflits les opposaient sur le pouvoir administratif, l’action dans la société, la mémoire, la légitimité et la tolérance. L’atelier de Paris (mars 2011) reprend les thématiques abordées à Gotha (décembre 2010) dans la perspective de la préparation d’un colloque international qui, à Erfurt en printemps 2012, portera sur les enjeux religieux du discours historique et la réécriture du passé; en même temps, ces deux ateliers et le colloque final s’inscrivent dans le prolongement de deux colloques sur l'idée d´Empire qui se sont tenus à Versailles en 2008 et à Madrid en 2009 (Actes en cours de publication). L’atelier de Paris, qui s’adresse notamment à des jeunes chercheurs, fera porter la discussion sur les sujets suivants : - La religion comme sujet de l’historiographie (universelle, territoriale, urbaine etc.), - Les concepts de sacralité traités dans l’historiographie, - Le développement de l’histoire ecclésiastique après la Réforme, la formation des historiographies confessionnelles, tout autant que le développement d’une historiographie trans-confessionnelle et la prise en compte de la pluralité religieuse, - Les difficultés rencontrées par les historiens écartelés entre les obligations dues à l´État et à l´Église, leur statut social et leurs conditions de travail, - Les stratégies d’argumentation, la « facticité » de la religion et le développement d’une épistémologie du savoir historique, - L’apparition, voulue ou non, du concept de l’historicité, en partie au contact des religions non-européennes (p. ex. les jésuites en Chine), mais aussi de la philologie.

Langues officielles de la conférence : français et allemand

Candidature 

Les candidatures extérieures sont bienvenues. Veuillez envoyez une courte description de votre projet (env. 300 mots) et un CV succinct ainsi qu’une estimation des frais de voyage aux deux organisateurs Gérard Laudin ( (gerard.laudin@paris-sorbonne.fr)) et Susanne Rau ( (susanne.rau@uni-erfurt.de)) avant le 15 février 2011. Avec le concours de: Université d’Erfurt, Université Paris IV-La Sorbonne, groupe de recherche international „Histoire et pouvoir“ du Centre de Recherche du Château de Versailles (CRCV), Centre interdisciplinaires d’études et de recherches sur l‘Allemagne (CIERA)

Date : 18.-19. März 2011

Lieu

Centre Malesherbes et Maison de la Recherche de Paris-Sorbonne, rue Serpente, Paris 6e
Publié le

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Délai

Documents

2011_03_18_enjeux_religieux.pdf

Liens

Compte rendu sur http://ciera.hypotheses.org