Présentation

Le projet propose, pour enrichir le champ de l’éducation inclusive - entendue comme une éducation qui cherche à prendre en compte la diversité des élèves - une étude comparative des systèmes éducatifs, des pratiques de classe et des savoirs enseignés (notamment en mathématiques, en histoire et en langue étrangère) dans les écoles élémentaires et les établissements du second degré, en France et en Allemagne. Il tente notamment de répondre à la question suivante : à quels collectifs prépare l’École en France et en Allemagne ? Ce regard croisé est d’autant plus intéressant que la France et l’Allemagne sont deux pays voisins certes, mais aux constructions nationales et aux cultures très différentes. France et Allemagne ont de fait opté pour deux écoles aux différences multiples. Le pays de Goethe bénéficie notamment d’une tradition mettant le vivant considéré dans sa singularité au coeur de son projet éducatif, en appuyant ses pratiques sur la Selbstbestimmung (auto-détermination), l’Emanzipation (émancipation) et l’Adaptivität (qui n’a pas d’équivalent en France, mais dont le nom en allemand est déjà très parlant). En France, au contraire, l’École, alignée sur les premiers articles de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et du préambule de la Constitution de 1946, est fondée sur « l’utilité commune au fondement de la distinction » (art. 1) et sur le « principe de toute souveraineté » qui « réside essentiellement dans la nation » et où « nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément » (art. 3).