Le statut international de l'Allemagne

études réunies par Georges-Henri Soutou et Jean-Marie Valentin
Paris : Didier Erudition Klincksieck
Etudes Germaniques numéro 4, octobre-décembre 2004
ISBN : 2-252-03470-X
Depuis les traités de Westphalie et le Congrès de Vienne, la question allemande a toujours été une question centrale du Droit public européen. Elle ne relevait pas uniquement de la souveraineté étatique au sens classique, ou du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Trois siècles plus tard, les décisions des Quatre à propos de l'ancien Reich après la fin de la Deuxième Guerre mondiale sont une illustration éclatante de cette dépendance de la question allemande par rapport au statut général de l'Europe. La triple obligation de dénazification, de démocratisation et de désarmement de l'ancien Reich (et de ses alliés) était conçue comme le point de départ d'une reconstruction du Continent, et pas seulement comme une simple mise hors d'état de nuire de l'Allemagne. Les accords 2+4 de 1990 disposent que les frontières allemandes sont désormais fixées ne varietur et ne peuvent plus être modifiées, même par accord amiable avec les voisins. L'Allemagne est vraiment Mitten in Europa, un élément fondamental du système européen et pas un pur Etat-Nation souverain dans le sens français du terme. L'Allemagne ne peut plus être un « objet en soi », qu'il s'agirait d'« expliquer » aux Français. Elle implique l'histoire de celui qui parle d'elle. Cette démarche définit les contours renouvelés d'une historiographie qui doit fonder en priorité ses analyses sur la notion de « système européen » et ceux d'une germanistique qui a pour vocation de penser en termes de longue durée continentale. C'est à ces changements de cap que ce volume appelle.
  • Liens

Publié le