Paris, Berlin : la mémoire de la guerre 1914-1933

Elise Julien
{{Paris, Berlin : la mémoire de la guerre 1914-1933}}
Rennes, Presses universitaires de Rennes 2010
ISBN 978-2-7535-0985-6
Peut-on discerner à Paris et à Berlin une mémoire spécifique de la guerre ? La Première Guerre mondiale a constitué une profonde rupture pour tous les belligérants. La mémoire, par sa faculté à révéler des conflits et à fonder des identités, est un observatoire particulièrement intéressant pour analyser les effets de cette guerre sur les sociétés. Les capitales offrent pour leur part des perspectives originales à une telle analyse : les différentes échelles, celles des quartiers, des villes et des pays s’y imbriquent plus étroitement qu’ailleurs, encourageant du même coup le croisement des angles d’approche. Prismes locaux des histoires nationales, les capitales présentent aussi d’un pays à l’autre des parentés structurelles qui facilitent leur confrontation et leur rapprochement par-delà les frontières. Paris et Berlin s’inscrivent pleinement dans leur cadre national respectif, alors que les traditions politiques, les structures sociales héritées, l’issue du conflit et la légitimité du régime en place débouchent de part et d’autre sur des mémoires nationales profondément divergentes. Pourtant, certaines convergences sont également frappantes entre deux villes qui, à la fois capitales et métropoles, se trouvent prises entre leurs dimensions nationale et locale et peinent à imposer une identité mémorielle qui leur soit propre. Il revient finalement à l’analyse des logiques locales d’action de surmonter la diversité des configurations pour montrer comment et pourquoi certaines communautés restreintes ont été plus pertinentes et plus efficaces que les villes elles-mêmes pour la construction d’une mémoire urbaine qui relève de Paris et de Berlin.

Elise Julien

, agrégée d’histoire, enseigne à l’Institut d’Études politiques de Lille. Cet ouvrage est la version remaniée de sa thèse de doctorat préparée sous la direction de Jean-Louis Robert et de Jürgen Kocka à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne et à l’université libre de Berlin.
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