Sous la direction d'Hervé Joly.
Actes du colloque annuel du CIERA 2002.
Éditions du CIRAC, Cergy-Pontoise 2005
Etudier en sciences sociales la formation des élites dans une perspective comparative franco-allemande peut sembler
banal. Ce n'est pourtant pas le cas. Les occasions sont finalement assez rares pour les chercheurs des deux pays de
confronter leurs résultats. Il est vrai que les productions scientifiques respectives s'inscrivent dans un paysage
contrasté. La recherche française sur les élites est largement incarnée en Allemagne par la grande figure du sociologue
Pierre Bourdieu, qui n'a pas son pendant outre-Rhin. Pourtant, en France, les travaux de l'école bourdieusienne ont
été peu renouvelés depuis les années 1970 et, par ailleurs, sa prégnance théorique n'a apparemment pas favorisé
l'émergence ou la réception d'autres recherches.
Si de nombreux travaux récents abordent les élites en général - essentiellement sur des terrains historiques ou
étrangers -, seules quelques initiatives isolées analysent, sur des aspects particuliers, les élites françaises actuelles. À
l'inverse, en Allemagne, après une longue période d'occultation liée à des associations historiques embarrassantes, les
publications sociologiques sur les élites foisonnent aujourd'hui de manière spectaculaire. Cette profusion traduit
cependant plus une proclamation d'intérêt pour un concept qu'une restitution massive de recherches empiriques
nouvelles, même si quelques enquêtes marquantes ont été réalisées ces dernières années.
Publier des textes d'auteurs français et allemands sur ce thème constitue donc une démarche inédite, développée
en trois temps dans le présent ouvrage. Une première partie aborde les conditions dans lesquelles se sont construites
historiquement les différences observées dans la formation des élites des deux pays. Une deuxième partie présente
des enquêtes récentes sur le recrutement des élites politiques, administratives et économiques. Enfin, une troisième
partie s'intéresse à la manière dont, en pratique, les différences constatées se répercutent sur les conditions de travail
en commun, avec des illustrations empiriques centrées sur un domaine privilégié de la coopération des élites francoallemandes
: les diverses entreprises mixtes constituées depuis quelques années.
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