Matières premières du savoir. Histoire, usages et significations des collections scientifiques

Animé par
Charlotte Bigg et Andrée Bergeron (Centre Alexandre Koyré)
Lisa Regazzoni, Goethe-Universität, Frankfurt am Main
Sébastien Soubiran, Jardin des Sciences, université de Strasbourg

Cet enseignement, rendu possible grâce au soutien du CIERA, est la déclinaison parisienne d’une formation franco-allemande (Paris, Strasbourg, Francfort) à la fois pratique et théorique autour des collections scientifiques. Il repose sur une série de visites de terrain dans les musées et collections universitaires dans les trois villes concernées.

Si l’histoire des savoirs, y compris des savoirs scientifiques a longtemps été conçue comme une histoire des idées, les dernières décennies ont vu au sein des sciences humaines et sociales un intérêt renouvelé pour la dimension pratique et matérielle de l’activité connaissante. Partant de ce constat, le séminaire souhaite offrir une formation spécifique à la recherche impliquant non seulement des textes mais aussi des sources visuelles et matérielles avec les professionnels de la conservation et de la valorisation des traces matérielles de cette histoire des savoirs. Il associera un groupe d’une vingtaine d’étudiants provenant de l’EHESS, des universités Goethe de Francfort et de Strasbourg. Après plusieurs séances de séminaire préparatoires (lectures, introduction à la thématique) organisées séparément dans chaque établissement, les participants assisteront ensemble à une série de trois ateliers de deux jours chacun, tenus successivement à Francfort, Strasbourg et Paris. Chaque atelier proposera des visites de collections et une réflexion, animées par des conservateurs et chercheurs locaux, focalisées sur les spécificités historiques et historiographiques de chaque contexte, notamment sur la question des différentes appréciations et pratiques du patrimoine scientifique/wissenschaftliches Erbe et de leur présentation muséale.

Le séminaire est structuré autour de trois questions majeures :

-      Quelles sont les méthodes utilisées par différentes disciplines pour produire des savoirs scientifiques à partir de collections de sources visuelles et matérielles ? 

-      Comment se transforme la signification et la valeur des collections au cours du temps, par exemple lorsque leur pertinence pour la recherche s’estompe et/ou lorsqu’elles sont inscrites dans le patrimoine historique et matériel des universités ?

-      Comment les collections sont-elles valorisées dans l’espace public au travers de leur exposition ou muséification et quels problèmes apparaissent alors ?

Le choix d’une perspective comparatiste franco-allemande permet de faire ressortir clairement l’importance du contexte historique, des orientations culturelles, des différents choix qui ont été faits parmi les possibles et continuent de se faire concernant les collections scientifiques et les manières très différentes dont le « patrimoine scientifique et technique » et  « wissenschaftliches Kulturerbe » ont été élaborés, sont conçus, pratiqués et gouvernés.

L’approche adoptée est pluridisciplinaire, associant historiens, historiens des savoirs, spécialistes de la culture scientifique et technique et conservateurs, mais aussi scientifiques dans les champs qui aujourd’hui font usages des collections, tels que paléoanthropologues, historiens de l’art, archéobotanistes, archéologues, ethnologues, généticiens, géologues, etc. En pratique, les étudiants provenant de disciplines et d’établissements différents sont confrontés à des grandes questions de recherche en rapport avec la manière dont les savoirs sont générés et communiqués à partir d’objets et dans différents contextes.

Publié le

Date

Lieu

Paris, Strasbourg et Francfort sur le Main

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