Les modalités en discours : constructions, avatars et interfaces

Les modalités en discours : constructions, avatars et interfaces
Herausgegeben von Pierre-Yves Modicom
Philologie im Netz. PhiN-Beiheft 9/2016: 1
ISSN: 1436-7211
En première instance, la modalité permet de situer un état de fait comme possible, souhaitable, souhaité, voulu, faisable par le locuteur etc. Défini le tour à tour en termes de degré de facticité, de jeu sur le possible, le réel et le nécessaire ou encore d'attitude d'un sujet vis-à-vis d'un contenu ou d'une énonciation, la modalité est aussi un inépuisable objet de discussions entre champs disciplinaires et cadres théoriques, au point qu'il faudrait vraisemblablement ne la nommer qu'au pluriel, tant elle semble protéiforme. Historiquement, l'étude des modalités a longtemps privilégié les questions de morphologie verbale, les modalités étant envisagées sous l'angle des verbes modaux (cf. entre autres Kratzer 1977 et suiv.) et/ou en lien avec le mode (Jakobson 1957, Palmer 1986, Portner 2009) ou plus généralement les catégories verbales, les fameuses TAM(E), auquel cas la réflexion est très souvent posée en termes d'interfaces (cf. en fr. Gosselin 2006 ; Abraham / Leiss 2008). Aujourd'hui, l'étude des modalités est extrêmement fine sur le plan sémantique, grâce notamment à la poursuite des débats sur les différents types de modalité initiée par Lyons (1977), mais aussi grâce à la réflexion sur les liens entre la modalité, notamment épistémique, et d'autres catégories comme l'évidentialité/epistémicité (Leiss 2009, Boye 2012, Barbet / de Saussure 2012). L'autre grande classe privilégiée raditionnellement dans l'étude des modalités est celle des marqueurs discursifs: particules dites modales (cf. Abraham 1991, König 1997, Coniglio 2011) ou adverbes dits attitudinaux, appréciatifs, épistémiques ou tout simplement modaux (à la suite de Cinque 1999). L'objet initial de la journée d'études parisienne de l'automne 2014 dont ce recueil prend la suite était de réunir des travaux questionnant les concepts ou les cadres de réflexions traditionnelles. Les textes publiés ici s'inscrivent dans le même état d'esprit: s'intéresser à l'interprétation et à l'émergence des sémantismes modaux en discours et prendre le risque de déconstruire cette notion et/ou de la reconstruire par-delà les catégories traditionnelles. (Extrait de Pierre-Yves Modicom

Introduction : cinquante nuances du possible ?

) Cette publication est issue du colloque "junior" "Cartographier les mondes possibles : les modalités à travers les catégories linguistiques (http://www.ciera.fr/ciera/article2440)"
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