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Le rapprochement entre l'histoire de l'art et l'histoire des sciences a mis en avant un savoir faire
propre aux spécialistes de l'image : l'analyse des esquisses et études préparatoires à une
oeuvre peinte, dessinée ou écrite. L'esquisse apparaît dans ces deux disciplines comme un
élément central car elle montre les différentes étapes de la pensée en mouvement. Même les
griffonnements marginaux importent par l'amplitude de leurs fonctions dans la production
d'une pensée ; ils superposent souvent, dans un même geste de la main, les niveaux
descriptifs, métaphoriques ou théoriques. Inversement, le statut de l'esquisse préparatoire à
une oeuvre d'art — peinture, sculpture, architecture ou installation — peut investir des savoirs
théoriques ou scientifiques qui transcendent le projet, donnant une ampleur théorique à
l'oeuvre. En art comme en science, le dessin apparaît comme le moteur de la pensée.
Or le passage à la production des images d'enregistrement, notamment avec la
photographie au XIXe siècle a transformé ce rapport au dessin comme médium de la pensée.
Désormais, il faut comprendre les rapports entre savoirs et images à travers des dispositifs
techniques qui donnent au dessin une place à première vue moins importante qu'auparavant.
Les oeuvres scientifiques et artistiques du XIXe et du XXe siècle mettent en jeu, dans les
différents stades de leur préparation, un important capital d'images techniques et la maîtrise
de dispositifs complexes d'enregistrement ou de montage visuels. Peut-on encore parler d'une
motricité de la pensée quand son médium n'est plus principalement le geste de la main ?
Les interventions de cet atelier pourront porter soit sur le rôle de l'image dans la
construction progressive d'un savoir, soit sur son rôle quant à l'investissement d'un savoir
scientifique, théorique ou technique dans l'élaboration d'une oeuvre d'art.
Contact
(christian.joschke@univ-lyon2.fr)
Lieu
Institut des Sciences de l'Homme
14 av. Berthelot
Lyon