L’anthropologie philosophique en Allemagne, des lumières aux années 1930

Depuis le « tournant anthropologique » de l'Aufklärung s'est développée en Allemagne une réflexion anthropologique à l'intersection de la philosophie, de la littérature et de différentes sciences empiriques Ce discours oscille en général entre deux pôles : celui de l'histoire naturelle d'une part, et celui de la mise en évidence d'une situation spécifique de l'homme dans la nature. A l'intérieur de ce cadre, il est possible d'ébaucher une histoire de cette réflexion anthropologique, même si cette histoire n'est pas continue et linéaire, mais est constituée de ruptures successives. L'anthropologie de l'Aufklärung a ainsi pu être caractérisée comme une tentative de penser l'homme dans sa totalité, en intégrant l'âme et le corps, l'esprit et la sensibilité, la nature et la culture. Au XIXe siècle, La montée en puissance des sciences de la vie constitue un défi, dans la mesure où les grands paradigmes naturalistes de l'époque (matérialisme, darwinisme) tendent à mettre le biologique au premier plan, aux dépens de la vision intégratrice de l' « homme total », donnant lieu ainsi à toute une série de controverses. En raison des progrès de la biologie, on assiste logiquement à un éclatement des savoirs : l'anthropologie physique devient un domaine spécifique, clairement distinct de l'ethnologie, et on s'oriente vers une séparation entre Naturwissenschaften et Geisteswissenschaften. Dans les années 1920, on assiste dans la philosophie- à un nouveau tournant anthropologique. Sous les auspices de la philosophie, l'anthropologie (de Scheler ou Plessner) apparaît à nouveau comme un projet unifiant qui permettrait d'intégrer philosophie et sciences positives, afin de déterminer la « place de l'homme dans le cosmos », selon le titre de l'ouvrage fondateur de Max Scheler. On s'efforcera dans ce séminaire de retracer l'histoire qui vient d'être ébauchée. On abordera les prolongements de cette réflexion dans les sciences humaines (Herder, Humboldt) et on fera une large place à la littérature, en tant que lieu de réflexion anthropologique (de Schiller à Canetti). On s'efforcera de montrer comment ces textes permettent d'éclairer des débats contemporains autour de l' « exception humaine ».

Dates

à partir du 7 février 2011

Lieu

Université Paris-Sorbonne
Centre universitaire Malesherbes 108, bd Malesherbes
75017 PARIS

Contact

Olivier Agard
(weimar@msh-paris.fr)
01 49 54 22 58
Publié le

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