Approche transnationale des migrations allemandes (Tristan Coignard / Patrick Farges)

Tristan Coignard (Université Bordeaux-Montaigne) :

Pourquoi et comment entretenir la culture allemande aux Etats-Unis ?

Envisager l'Allemagne comme espace transnational représente, pour les migrants germanophones qui s'installent aux Etats-Unis dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un double défi: il s'agit de faire émerger une identité spécifique et de consolider un statut dans le pays d'accueil. Chez celles et ceux qui veulent conserver le lien avec la culture d'origine, il y a différentes modalités pour y parvenir, nous en examinerons deux :

- la transmission à travers les mémoires de Johannes/John Eiselmeier, enseignant et pédagogue autrichien, qui a fait ses études et sa carrière aux Etats-Unis. Cela donnera l'occasion de mettre en lumière le rôle des ego-documents dans les études sur les migrants.

- l'écriture de l'histoire d'une réussite et d'un déclin. Ce volet permettra d'exposer les sources et les archives utilisées par les historiographes issus de l'immigration pour reconstituer l'histoire de leur communauté.

Patrick Farges (Université Paris-Cité - UMR ECHELLES-8225) :

S'ancrer en diaspora après 1945 ? Migrations juives allemandes entre transnationalisme et « micro-histoire globale »

Résumé : La notion de diaspora a permis de mettre en avant la question des liens (familiaux, culturels, communicationnels, politiques, affectifs) entre différents pôles d'une communauté migratoire dispersée, organisés autour d'une (ou plusieurs) centralités mais entretenant aussi des liens transversaux. Cette notion permet aussi d'articuler les échelles (local/global, micro/meso/macro). Dans les années 1930, on assiste à la constitution par la migration forcée et l'exil d'une diaspora juive germanophone de plusieurs centaines de milliers de personnes ayant trouvé refuge dans divers pays. Ce phénomène migratoire a défini une nouvelle géographie des centralités juives allemandes. Comment appréhender ce phénomène ? Quelle fut la réalité de cette « diaspora dans la diaspora » ? Comment articuler les échelles ? Et comment écrire la « micro-histoire globale » d'une famille dans ce cadre ?

La séance sera accessible en hybride. Celles et ceux désirant y assister peuvent s'adresser directement à Madame Goldblum.