1/ L’histoire des études urbaines par la photographie
A ses débuts, la photographie est vue comme une reproduction fidèle et exacte de la réalité. Ces qualités en font un outil de documentation pour lequel se passionnent les savants de plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales. Elle est, par exemple, appliquée à l’étude du comportement humain en psychiatrie ou à la collecte de matériaux ethnographiques en anthropologie (Maresca, 1996). Comment ces usages ont-ils évolué dans les différentes disciplines de la recherche urbaine ? Que reflètent-ils des évolutions de ces disciplines, des relations qu’elles entretiennent entre elles et avec d’autres univers ou champs sociaux (art, littérature, politique, médias, etc.) ? Qu’est-ce que les photographies nous apprennent sur les caractéristiques et la genèse d’une œuvre ou d’un parcours scientifique singuliers ?2/ Le mode de construction du corpus d’images
Comment les photographies ont-elles été produites, y compris par le chercheur, et avec quelles finalités ? A partir de quels critères le chercheur sélectionne-t-il, parmi sa propre production ou celle d’un autre, les images qu’il va analyser ? Ces questions engagent une réflexion sur les finalités du projet photographique, ainsi que sur les choix techniques et formels, voire esthétiques, dans lesquels ces finalités s’incarnent. Elles interrogent la façon dont la photographie cristallise un ensemble de processus en jeu dans la situation de prise de vue (relation photographe/personne photographiée), dans des situations connexes (relation photographe/chercheur) ou à d’autres échelles (effets de la position du photographe dans l’espace social, le champ artistique, médiatique, scientifique, etc.).3/ Le type de lectures auxquelles la photographie donne lieu
Comment analysons-nous concrètement nos propres photographies ou celles que nous avons sélectionnées dans un fond ? Comment choisissons-nous parmi les différents types d’analyses disponibles : analyse contextuelle, analyse de contenu, traitement statistique, analyse sémiologique, analyse descriptive, etc. ? Comment ce choix s’est-il imposé au cours de la recherche ? Qu’apportent les outils informatiques actuels (logiciels d’analyse de contenu, de traitement statistique) à ces différents modes d’analyse ? Dans les cas de collaborations entre artistes et chercheurs, comment s’organise l’articulation entre différentes lectures de l’image ? Les communications pourront notamment distinguer les modes de lectures dans lesquels l’interprétation est entièrement prise en charge par le chercheur, de ceux dans lesquels une part plus ou moins importante de cette interprétation est laissée à d’autres (enquêtés, collaborateurs ou destinataires des photographies).4/ La photographie comme mode de restitution de la recherche
Dans son manuel sur les méthodes visuelles, Gillian Rose distingue les usages de la photographie qui en font un support du discours scientifique de ceux qui en font un supplément de ce discours (Rose, 2007). Par quels dispositifs d’écriture ces deux types d’usage se caractérisent-ils ? Quelle(s) fonction(s) y remplit la photographie et quelle(s) forme(s) y prend-t-elle ? Les communications pourront, par exemple, comparer les différents supports utilisés pour diffuser la recherche (ouvrage monographique, article de revue, support multimédia, exposition, film, etc.) et analyser la façon dont ils mettent en rapport matériaux d’enquête, analyse scientifique et propos esthétique. A ces questions s’ajoute une dimension éthique : est-il possible d’utiliser des photographies dans un compte-rendu de recherche, une exposition ou sur un site internet, tout en garantissant l’anonymat aux participants à l’enquête ou le respect de leur vie privée ? A l’heure où les chartes d’éthique se diffusent et s’imposent dans nos disciplines, l’usage de la photographie nous oblige à reconsidérer certaines de nos pratiques de recherche (enquêtes à couvert, enquêtes en terrain « sensible », rapports chercheurs/enquêtés, etc.). Les communications, d’une durée de 20 minutes environ, peuvent prendre la forme d’un exposé argumenté, d’une narration photographique ou filmique, d’un diaporama ou d’une animation multimédia. Dans tous les cas, elles doivent se faire sur la base d’une présentation de photographies. Les salles seront sonorisées, équipées d’ordinateurs et de vidéoprojecteurs. Les propositions doivent comporter : - un titre - le nom et les coordonnées complètes du ou des auteurs - l’indication de l’axe dans lequel elles s’inscrivent - un résumé de 2500 signes maximum - présenter le corpus de photographies faisant l’objet de la communication, la méthode d’exploitation et le format de l’intervention (exposé, montage photo ou filmique, autre). Les langues de travail sont le français, l’allemand et l’anglais. Une traduction simultanée de l’allemand vers le français sera assurée durant le colloque. Les propositions peuvent être soumises dans les trois langues.Calendrier
envoi des propositions pour le 31 mai 2011 à Cécile Cuny ( (cecile.cuny@unistra.fr)) et Héloïse Nez ( (heloise.nez@gmail.com)), sélection des propositions par le comité scientifique en juin 2011, envoi des supports visuels à projeter (formats ppt, jpeg, mp3 et avi) et du texte des communications pour le 1er octobre 2011.Comité d’organisation
Cécile Cuny, Post-doctorante en sociologie, CRESPPA-CSU ; Alexa Färber, Professeure en anthropologie urbaine, Université HafenCity de Hambourg ; Héloïse Nez, Post-doctorante en sociologie, LAVUE-CRH ; Hélène Steinmetz, Agrégée répétitrice à l’ENS Ulm.Conseil scientifique
Juliette Aubrun, Maîtresse de conférences en histoire contemporaine, Université de Versailles-Saint-Quentin ; Jean-Yves Authier, Professeur de sociologie, Université de Lyon II ; Marie-Hélène Bacqué, Professeure d’urbanisme, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense ; Martine Bouchier, Professeure d’Art et Esthétique, ENSA Paris-Val-de-Seine ; Philippe Bonnin, Directeur de recherches CNRS, LAVUE-AUS ; Sylvaine Conord, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense ; Frédéric Dufaux, Maître de conférences en géographie, Université de Paris Ouest Nanterre La Défense ; Yankel Fijalkow, Professeur de sociologie, ENSA Paris-Val-de-Seine ; Ulrich Hägele, Maître de conférences en sociologie, Eberhard Karls Universität Tübingen ; Susanna Magri, Directrice de recherche CNRS émérite, CRESPPA-CSU ; Sylvie Tissot, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Strasbourg ; Kathrin Wildner, Maîtresse de conférences en anthropologie, Europa-Universität Viadrina de Frankfort/Oder. http://photographierlaville.hypotheses.org/204 (http://photographierlaville.hypotheses.org/204)
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