Vers une re-nationalisation de l'Europe ?

Lorsque les membres du conseil européen décidèrent la création d'une convention chargée de penser le futur de l'Europe, l'idéal d'une Union Européenne dans laquelle les frontières nationales et politiques seraient durablement atténuées semblait à portée de main. Les dirigeants politiques, même ceux des grands États européens, rivalisaient de propositions pour transférer le pouvoir décisionnel des gouvernements nationaux vers les structures européennes. La convention européenne faisait naître de grands espoirs quant à la création d'une feuille de route commune. La suite de l'histoire est connue. Le traité constitutionnel européen a été rejeté lors de différents référendums. Des personnalités politiques mineures ont été nommées à la tête des nouvelles institutions du traité de Lisbonne. Dans plusieurs pays membres, les partis euro-sceptiques progressent. La solidarité européenne souffre de la crise financière et de celle de l'Euro. Les acquis communautaires sont menacés par la remise en question des règles établies par les accords de Schengen. En Allemagne, en France et au-delà, la responsabilité d'une telle évolution est à imputer non seulement aux acteurs politiques mais aussi aux acteurs sociaux. De toute évidence l'élan vers l'intégration européenne que portaient depuis des décennies les élites politiques bute désormais sur la réalité sociale des États membres. Comment interpréter ces évolutions ? Comment saisir les dynamiques sociales qui s'opposent à la création d'une société européenne, fondement essentiel d'un super-État européen ? Dans quelles mesures ces dynamiques sociales (identités régionales, prudence face à une intégration trop profonde, etc.) sont responsables de l'apparente re-nationalisation de la politique ? Peut-on parler d'un retour général du fait national ou bien doit-on également prendre en compte le rôle joué par les processus intrinsèques de l'Union Européenne ? Y a-t-il d'autres lignes de confrontation que celles induites par les cultures nationales lorsque l'on se penche sur la question européenne ou plutôt qu'on tente de définir ses bornes ? Ces questions seront abordées au cours de l'atelier en adoptant un point de vue interdisciplinaire et comparatif. Le problème de la désintégration européenne est seulement de prime abord un thème de sciences politiques. Au contraire, une perspective prenant en compte tous les domaines de la société est nécessaire pour pouvoir comprendre les dynamiques sociales qui sous-tendent les processus politiques. C'est pourquoi le but de l'atelier est expressément de multiplier les éclairages sur différents segments de société (marché du travail, secteur artistique, éducatif, etc.). Les discussions qui en résulteront auront pour objectif de mettre en parallèle ces perspectives variées et les politiques européennes. Cet atelier est ouvert aux doctorants et post-doctorants qui désirent mettre en discussion un texte de dix pages portant sur l'un des thèmes précédemment cités et à ceux qui souhaitent simplement participer à la discussion. L'atelier s'ouvrira sur une communication du Professor Doktor Timm Beichelt (Université européenne de Viadrina et professeur invité de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et du CIERA) sur le thème : « La République Fédérale et l'Europe – Contours d'une relation ambivalente ». Les textes proposés par les participant(e)s seront ensuite discutés en plénum. Les langues utilisées durant l'atelier seront l'allemand et le français. Chaque participant pourra s'exprimer dans la langue de son choix. Une connaissance au moins passive de chacune des deux langues est donc attendue.

Modalités de candidature

Les dossiers de candidatures complets sont à adresser avant le 18 septembre à Elissa Mailänder ( (mailaender@ciera.fr)) en allemand ou en français. Ils devront comprendre : un CV (1 page), une courte synthèse du travail de thèse (maximum 2 pages) ainsi qu'un résumé de l'intervention prévue (1 page) pour ceux qui souhaitent mettre à discussion un texte. Les intervenants auront jusqu'au 16 octobre 2011 pour préparer le plan de leur intervention. Les personnes souhaitant simplement participer à l’atelier, devront remettre un CV (1 page) accompagné d'une courte synthèse de leur travail de thèse (maximum 2 pages). La remise des documents doit être faite obligatoirement par voie électronique en un seul envoi. Les frais de déplacement (2ème classe) sont remboursés aux étudiants inscrits au CIERA à hauteur de 80 Euros (en provenance de France) et de 100 Euro (en provenance de l'étranger).

Date

03/11/2011

Lieu

Maison de la recherche
28 rue Serpente
75006 Paris
Publié le

Date

Délai

Documents

2011_11_03_europapolitik.pdf