Parcours franco-allemands et trajectoires internationales

Guillaume Placide-Breitenbucher (SAGE, Université de Strasbourg), Annette Schläfer (CIERA), Nicolas Hubé (CIERA / CREM, Université de Lorraine)
Parcours franco-allemands et trajectoires internationales. Cartographie du CIERA.
Paris, CIERA, 2024

Parcours franco-allemands et trajectoires internationales

Cartographie du CIERA

Dans la perspective de sa reconduction, le CIERA a entrepris en mai 2024 une vaste enquête sur les mobilités de ses membres. Cette enquête répond à un questionnement ancien. Engagé depuis des années pour faire de la recherche franco-allemande un levier de l’internationalisation scientifique, le GIP disposait de peu de données robustes, hormis quelques données internes (bourses attribuées, projets financés…), sur la capacité des parcours franco-allemands à favoriser une internationalisation plus large. Après discussion avec les instances, décision a été prise de procéder par questionnaire. Plusieurs interrogations ont guidé cette démarche. Tout d’abord, il s’agissait de produire des données concrètes sur les types et les fréquences des mobilités des membres du CIERA. Il s’agissait ensuite de documenter les parcours d’internationalisation encouragés et/ou rendus possible par le CIERA. Enfin, il s’agissait de voir si des évolutions dans les mobilités pouvaient être observées dans le temps. 

À l’heure où mobilité et expériences internationales deviennent des critères de recrutement et d’avancement de carrière de plus en plus importants, ce rapport se veut une synthèse du rôle joué par le CIERA dans les mobilités des académiques et du franco-allemand dans la construction de trajectoires internationales. Cette enquête permet de mettre en lumière le réseau du CIERA dans ses dimensions interdisciplinaire, interinstitutionnelle, internationale, et intergénérationnelle. Son rayonnement s’inscrit dans le monde académique ainsi que, dans une moindre mesure, dans le monde non-académique. L’ancrage géographique du réseau est certes franco-allemand, mais il innerve pleinement toute l’aire germanophone (Autriche et Suisse). Le GIP est un vivier de chercheur.e.s multinationaux (de 22 nationalités, résidents dans 27 pays différents). Les membres du réseau CIERA ont des profils très internationalisés (en moyenne 3,5 séjours professionnels et académiques de plus d’un mois, réalisés par membre). L’espace franco-germanique des mobilités représente aussi bien un premier pas vers des mobilités européennes ou extra-européennes qu’un espace d’ancrage à la suite de mobilités effectuées en dehors de cet espace, montrant la force centrifuge du franco-allemand. Ces expériences de mobilités souvent accompagnées et encadrées grâce aux nombreux partenariats institutionnels (notamment les doubles diplômes) conduisent à des échanges et interactions académiques qui se propagent au-delà de ces frontières, à l’échelle de l’ensemble du continent européen et au-delà. 

Les offres de financement du CIERA jouent un rôle clé dans ce réseau. Elles occupent une place bien délimitée et s'articulent avec celles des autres institutions du franco-allemand, formant ainsi un éventail d’offres structuré répondant à une diversité de besoins. Si le dispositif Erasmus et les doubles diplômes sont devenus la principale source des mobilités au niveau licence, dès le master, les dispositifs du CIERA occupent une place certaine dans l’accompagnement de celles-ci. Plus encore, l’enquête met au jour l’apport des dispositifs d’aide au cours des vingt années d’existence du CIERA. Cette « photographie » des mobilités et des coopérations témoigne de la vivacité et de la vitalité particulières du réseau. Les établissements membres du CIERA y occupent une place importante en comptabilisant à eux seuls un tiers de l’ensemble des mobilités recensées.

Publié le