Raison, religions, croyances populaires à l’époque de l’Aufklärung: circulation des savoirs et espace public dans l’aire culturelle germanophone

La critique de la religion s’exprimant par le biais de railleries envers certains usages conservés par la piété populaire et par la lutte contre la superstition est récurrente dans les réflexions des représentants des Lumières en Europe et notamment dans les écrits des Aufklärer. Il nous semble que la recherche n’a pas jusqu’ici systématiquement examiné comment les échanges d’idées et d’informations s’effectuaient dans ce contexte-ci, comment ces critiques pouvaient se diffuser et comment les autorités politiques et ecclésiastiques entendaient influencer cette diffusion. Recourir à la notion de circulation des savoirs pourra inciter à croiser des problématiques littéraires et culturelles, à renouveler les approches, à prendre aussi en compte l’histoire du livre, des médias, et la mise en place de réseaux intellectuels. Voici des questions qui pourraient être abordées, la liste n’étant pas exhaustive : - Par quels biais les intellectuels s’informaient-ils au XVIIIe siècle sur les pratiques populaires (témoignages de voyageurs, iconographie, légendes pieuses), et inversement comment les milieux ruraux entretenaient-ils la connaissance de ces traditions (almanachs, transmission orale …) ? - Comment les arguments s’échangeaient-ils, comment étaient-ils rendus publics (stratégies éditoriales, vente clandestine de livres), quelle était la nature des débats (plaidoyers et réquisitoires), quels événements ont pu avoir un rôle déclencheur ? - Quel rôle attribuer ici aux différentes cultures régionales? (conditions locales des publications en fonction des confessions et/ou des structures étatiques, impression des écrits hors des frontières de l’Empire) - Quelles furent les tentatives d‘empêcher ou de freiner les échanges des informations et des critiques (censure, interdictions) et comment purent-elles être éventuellement contournées (publications anonymes, apocryphes, forums de discussions semi-officiels sous la forme de correspondances, de rencontres dans les cafés, sociétés de lecture, salons) ? - Quelles relations sont-elles faites des religions non-chrétiennes, d‘autres formes de croyance ou de superstition ? - Comment circulent les écrits attaquant la religion ? La question traitée couvre toute l’aire culturelle germanique, les propositions de contribution peuvent donc tout à fait concerner aussi la Suisse et la monarchie habsbourgeoise. Nous vous serions reconnaissants de nous adresser vos propositions de contribution en allemand ou bien en français, et de noter que la durée des communications orales sera limitée à 30 minutes.

Date

3-4 juin 2011

Lieu

Wittenberg

Date-butoir pour l’envoi des propositions (1 page environ)

15 janvier 2011. La participation de doctorants et de chercheurs engagés dans un travail d’habilitation est également bienvenue. La publication des Actes est prévue et sera soumise à un comité de lecture.
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