L’enjeu consiste à réintroduire dans l’histoire (officielle) des idées de la République fédérale des courants de pensée dans lesquels s’est jouée la continuité de l’évolution des idées et de la culture politique allemandes mais qui ont été occultés par les courants dominants (notamment « l’Ecole de Francfort »). La question qui se pose dans une approche en termes de sociologie du savoir tient au fait qu’en dépit des rivalités entre les protagonistes de l’Anthropologie philosophique (elles existaient déjà entre Scheler et Plessner, elles ont persisté entre Plessner et Gehlen) cette dernière ait eu des répercussions – sélectives, certes, et souvent inavouées, mais d’autant plus stratégiques – dans les disciplines les plus diverses : en philosophie, en sociologie, en psychologie, en médecine. Via Rothacker l’Anthropologie philosophique a exercé une influence directe sur Habermas, Blumenberg, Schmitz ; on peut la déceler chez d’autres penseurs de l’Ecole de Francfort – Adorno, Honneth, Oevermann ; on peut aussi retrouver des traces de Plessner chez Löwith. Via Portmann on peut suivre ses traces chez Hannah Arendt et Hans Jonas, à partir de Dieter Claessens chez Sloterdijk. Enfin, la présence de l’Anthropologie philosophique dans la sociologie est diffuse mais considérable – chez Schelsky, chez Popitz, chez Claessens, et jusque chez Luhmann.
Réécrire l’histoire des idées du 20e siècle en Allemagne à la lumière de ce constat modifie radicalement la perception cavalière qu’on a habituellement – et qui se résume à la séquence phénoménologie, philosophies de l’existence, psychanalyse, Théorie critique, post-structuralisme.
108 bd Malesherbes
75017 PARIS
Dates
(la date sera fixée en accord avec notre partenaire de Dresde et diffusée à l’automne sur les sites du Groupe Weimar et du CIERA)Lieu
Centre Universitaire Malesherbes108 bd Malesherbes
75017 PARIS
Publié le