L’histoire des minorités juives d’Europe : une histoire comparable ?

Atelier jeunes chercheurs organisé par Heidi Knörzer dans le cadre de l’Equipe Sociétés et cultures des pays de langue allemande aux XIXe et XXe siècles (Université Paris III - Sorbonne nouvelle). Depuis quelques années, on voit apparaître un nombre croissant d’études comparatives concernant l’histoire des minorités juives d’Europe. Cette évolution peut être considérée comme un tournant positif si l’on songe que la réalité sociale des minorités juives d’Europe durant « l’ère de l’émancipation » (1789-1933) était considérablement marquée à la fois par des structures transnationales ou régionales et des transferts culturels. En ce qui concerne l’histoire des juifs français et allemands, qui sera au centre de notre atelier, nombre de travaux comparent ou mettent en relation divers aspects de la vie juive dans les différents pays ou régions d’Europe, comme par exemple les processus d’émancipation et d’intégration nationale, les mouvements de la Haskala et de la science du judaïsme, l’identité des minorités juives ou encore leurs réactions à l’antisémitisme. La majorité de ces recherches met l’accent sur les contrastes entre les vies des minorités juives d’Europe afin de mettre en évidence la spécificité nationale de chaque minorité. Mais il existe aussi des approches envisageant davantage les points de convergences ou encore analysant les transferts culturels entre les collectivités juives des différents pays. Cette journée se propose de réunir des jeunes chercheurs et des doctorants travaillant sur les minorités juives de l’un des pays ou des deux et venant d’Allemagne, de France, d’Angleterre et des Etats-Unis pour examiner dans quelle mesure les évolutions apparemment contrastées des collectivités juives en France et en Allemagne, que l’on explique en général par les différences entre les structures politiques des Etats européens, peuvent souvent obéir à une logique commune négligée en raison d’oppositions structurelles apparentes. Il ne s’agit pas de niveler les différences entre les collectivités juives mais d’être sensible aux manifestations diverses de principes ou de soucis proches et peut-être de mettre en évidence un tronc commun. Dans cette optique, des analyses s’inspirant de la micro-histoire comme l’analyse des pratiques sociales à partir de documents écrits ou oraux ou l’étude des zones frontalières semblent des lieux d’observation privilégiés. En choisissant un autre angle d’approche, elles varient l’échelle de la comparaison, permettant ainsi de décrire de plus près des phénomènes singuliers. De ce fait, elles semblent pouvoir transmettre la réalité juive dans toute sa complexité et faire mieux percevoir les mises en relations entre les différentes collectivités.

Contact

Heidi Knörzer
heidiknoerzerImage retirée.web.de

Lieu

Institut Historique Allemand
Hôtel Duret de Chevry
8, rue du Parc-Royal
75003 Paris
Publié le

Date

Documents

2007_12_07_minorites_juives.pdf