Génération politique

Mathieu Dubois
Génération politique
Les « années 68 » dans les jeunesses des partis politiques en France et en RFA
Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2014
ISBN : 978-2-84050-960-8
« Comment peut-on penser librement à l’ombre d’une chapelle ? » ; « La politique se passe dans la rue » ; « Une organisation oui ! Une autorité ou un parti, non ! » Les slogans de 68 expriment avec morgue le rejet des partis établis. Cette aspiration à un renouvellement des cadres de la politique a toutefois eu tendance à faire oublier qu’au cours des « années 68 », l’immense majorité des jeunes engagés en politique adhéra à ces partis ou à leurs organisations affiliées. Ceux-ci furent même les principaux bénéficiaires de la politisation des jeunes au regard de la vague d’adhésions qu’ils connurent en France et en République fédérale d’Allemagne quelle que soit leur orientation politique. Les deux principaux épicentres européens de la contestation étudiante furent ainsi les deux seuls pays d’Europe à connaître un tel renouveau de la démocratie partisane au cours des années 1960-1970. À travers l’étude des organisations de jeunesse des partis politiques français et ouest-allemands, cet ouvrage replace les mouvements étudiants dans le contexte de la politisation large de la jeunesse qui marqua les « années 68 » à l’échelle d’une génération. Le défi d’une intégration massive des jeunes à la démocratie partisane força alors ces organisations et leurs partis à transformer les cadres de la participation politique. C’est aussi l’ensemble des changements que suscita cette politisation dans l’engagement militant, la culture politique et le fonctionnement de la démocratie qui fondent l’héritage de cette génération politique par excellence. Mathieu Dubois est agrégé et docteur en histoire de l’université Paris-Sorbonne et de l’Universität Augsburg. Ancien Fellow du Zentrum für Zeithistorische Forschung (Potsdam), il est actuellement chercheur et enseignant à l’université Paris-Sorbonne et chargé de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris. Cet ouvrage est tiré d’une thèse de doctorat franco-allemande, qui a reçu la mention spéciale du Prix de thèse du Sénat en 2013.
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